31 août 2011

Michel Delord, Réponse à Roland Charnay (INRP, Ermel, manuels Cap Maths)

La première partie tente de montrer que la justification pédagogique de l’apprentissage des algorithmes opératoires n’est pas simplement qu’ils permettent de « trouver le résultat ». Il montre que cette problématique – utilitariste – n’a pas toujours été dominante puisque l’on pouvait enseigner l’algorithme de l’extraction de la racine cubique tout en considérant que ce n’était pas la procédure utilisée `a l’école ou dans un cadre professionnel puisqu’on utilisait les tables de logarithmes.

La deuxième partie fait le point sur les programmes actuels et montre que les algorithmes opératoires n’y sont plus appris puisque n’est jamais mentionné la nécessité, y compris au collège, de savoir faire les opérations « dans tous les cas ». Je m’appuie aussi sur les conclusions de la commission de l’AMS qui avait eu à traiter ce sujet.

La troisième partie critique l’opposition biaisée calcul automatisé/calcul pensé défendue depuis les années 80 par Ermel lui préférant la traditionnelle opposition calcul mental/calcul écrit défendue par René Taton.

Globalement, au travers de sa position sur les algorithmes pour le calcul posé et pour le calcul mental, la position de la commission Joutard consiste à nier la nécessité de l’apprentissage d’un moyen uniforme de résoudre une classe entière de problèmes, c’est-à-dire en fait à nier l’apprentissage d’une loi scientifique.



*Partie I : Un scoop : ce que pensait Jules Ferry de l’utilisation des calculettes (Annexe : Comment "avoir juste" sans comprendre) http://michel.delord.free.fr /ferry_calc1.pdf

* Partie II : Sur les algorithmes
http://michel.delord.free.fr/ferry_calc2.pdf

*Partie III : A propos du calcul mental http://michel.delord.free.fr/ferry_calc3.pdf
*Complément : Tables de multiplication jusqu’à 20× 20 http://michel.delord.free.fr/tables-mult20.pdf

"Allègre démission !" Le piège à c... !

Publier des textes datant de 20 ans ou plus ?  D'une part, parce que  les événements actuels ne peuvent se comprendre qu'en les intégrant dans l'histoire. D'autre part, ceci permet de montrer l'ancienneté de la mise en place de réformes actuelles, ce qui implique que ce n'est pas un changement de ministre, y compris l'annulation de tous ses décrets,  qui suffira pour  annuler des tendances aussi lourdes.
Michel Delord, Extrait de A propos du Rapport Longuet ( 1998)


La publication de ces textes avait pour objectif de faire un peu de désinfection intellectuelle en montrant l'inanité d'un certain nombre de fausses oppositions dont le dépassement était - et est encore -  indispensable pour non seulement  agir sans trop se faire manipuler mais au moins pour garantir une compréhension minimum de la situation.

Par exemple, la phrase citée supra en exergue "ce qui implique que ce n'est pas un changement de ministre, y compris l'annulation de tous ses décrets,  qui suffira pour  annuler des tendances aussi lourdes." visait précisément la tactique du mouvement anti-Allègre qui demandait la démission du ministre. Démission qui a été 'obtenue' au moment où, si l'on analyse en termes de personnes,  la présence de l'agressif Claude Allègre comme ministre devenait un obstacle - bien perçu par le PS qui a poussé à cette démission - aux réformes Allègre elles-mêmes, réformes qui pouvaient mieux passer avec l'onctueux Jacques Lang. 

Avançant "Allègre Démission", le mouvement républicain a ainsi poussé à la mise en place de la meilleure configuration politique capable de faire passer la réforme.


Quatre textes publiés sur le site de l'APED fin 1998
          Disponible en  .pdf
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Du danger d'instruire le peuple

Le monopole de l’université sera combattu, après la Restauration, par la tendance libérale qui, avec Guizot, établira la "liberté de l’enseignement". Ainsi, à côté des écoles intégrées à l’université, tout individu âgé de 18 ans pourra ouvrir une école et exercer la profession d’instituteur primaire, à condition d’obtenir un brevet de capacité et de présenter un certificat de moralité. Persuadé que l’enseignement contribue au progrès de la société, Guizot oblige surtout chaque commune à créer et à entretenir une école primaire privée ou publique.
Puis arrive la révolution de 1848. La paysannerie et la bourgeoisie des villes sont effrayées par les effets de la loi Guizot qui, en instruisant, a sans doute contribué à développer l’esprit critique et à répandre les idées "sociales".

A Hyppolite Lazare Carnot qui, en raison de l’instauration du suffrage universel, proposait de rendre l’enseignement obligatoire, gratuit, unique et laïque "puisque la libre volonté des citoyens doit désormais imprimer au pays sa direction" Adolphe Thiers oppose l’idée que, justement, l’instruction du peuple est un danger pour la paix sociale !

Picto livre "Cette puissante religion qu’on appelle christianisme exerce sur le monde une domination continue, et elle le doit, entre autres motifs, à un avantage que seule elle possède entre les religions […] c’est d’avoir donné un sens à la douleur... Assurément je ne veux pas faire pour cela de l’obscurantisme. Lire, écrire, compter, voilà ce qu’il faut apprendre, quant au reste, cela est superflu. Il faut bien se garder surtout d’aborder à l’école les doctrines sociales, qui doivent être imposées aux masses.
Folie bien plus funeste encore, celle qui consisterait à rendre ce même enseignement obligatoire [….] L’enfant qui a trop suivi l’école ne veut plus tenir la charrue. […] J’irais même jusqu’à dire que l’instruction est un commencement d’aisance et que l’aisance n’est pas réservée à tous. […] En étendant moins l’enseignement, on aura plus d’argent à consacrer au service de l’inspection..."
Adolphe Thiers, septembre 1848

En 1850, après des débats houleux, le comte de Falloux rend à l’Eglise le contrôle sur l’enseignement en accordant aux établissements privés - où exercent les ministres du culte et les congréganistes - une totale liberté d’action et en imposant la présence du clergé à tous les niveaux de l’administration des écoles publiques. Dans son discours à la chambre des députés, Victor Hugo s’écrie : "Et vous réclamez la liberté d’enseigner ! Tenez, soyons sincères entendons-nous sur la liberté que vous réclamez : c’est la liberté de ne pas enseigner. (1)"

Pour le "parti de l’ordre" et pour les catholiques les plus intransigeants, il s’agit de retirer l’enseignement des mains des instituteurs laïques, jugés trop démocrates, pour le confier au clergé qui, seul, possède la légitimité de transmettre les dogmes qui assurent la préservation de la hiérarchie sociale. Les héritiers de Condorcet, au contraire, entendent s’appuyer sur la raison pour que chaque citoyen construise une pensée libre et autonome.

(1) Voir à ce propos l’extraordinaire discours de Victor Hugo contre la Loi Falloux.

30 août 2011

DICTEE : LE NIVEAU NE BAISSE PAS ???


            Luc Ferry a supervisé la refonte et l’écriture de nouveaux programmes (2002), de la maternelle au collège, l’objectif étant de définir ce que devra être la ‘culture générale’ de l’honnête homme du XXIe siècle. »[2]
Et il ajoute : « Ce projet est vivement critiqué par des enseignants qui y voient une baisse généralisée des exigences de l’école. »
Les professeurs auraient-ils des visions ? 
Pour illustrer notre propos, nous partirons d’un exemple, celui de la réforme de la dictée. Il nous suffira de présenter deux dictées proposées à de jeunes élèves pour avoir une idée concrète de la révolution intellectuelle faite par Luc Ferry.      
La première, présentée exactement telle qu’elle a été écrite par le jeune Paul Guionie, en octobre 1937, au tout début de l’année scolaire ; il a à peine onze ans. Il est élève du Cours moyen deuxième année dans un village d’Auvergne ; aujourd’hui on le dirait « issu de milieux défavorisés ».       
La seconde est proposée en l’an 2000 à un élève de 3ème  qui a donc effectué quatre années scolaires de plus que le jeune Paul. 

1937. Dictée Jules Ferry
Terreur d’enfant
En entrant dans la forêt il me sembla que le vent était encore plus violent ; il soufflait par rafales et les arbres qui se heurtaient avec  force faisaient entendre des plaintes en se penchant très bas. J’entendais de longs sifflements, des craquements et des chutes de branches ; puis j’entendis marcher derrière moi, et je sentis qu’on me touchait à l’épaule. Je me retournai vivement, mais je ne vis personne. Pourtant j’étais sûre que quelqu’un m’avaist touchée du doigt. Puis les pas continuèrent, comme si une personne invisible tournait autour de moi ; alors je me mis à courir avec une telle vitesse que je ne sentais plus si mes pieds touchaient terre.

2000. Dictée Luc Ferry
 Pourtant il avait un père et une mère. Mais son père ne pansait pas a lui et sa mère ne l’aimait points. C’était un de ces enfant digne de pitier entre tous qui ont père et mère et qui sont orfelin. Il n’avait pas de jite, pas de pins, pas de feu, pas d’amour ; mais il était joyeux parce qu’il était libre

Texte complet : De Ferry Jules à Fery Luc ou De la dictée à l'addiction
Voir aussi sur ce sujet :

About The Curriculum (Core Knowledge & E.D. Hirsch, Jr.)


About the Curriculum

For the sake of academic excellence, greater equity and higher literacy, elementary and middle schools need to teach a coherent, cumulative, and content-specific core curriculum.
Our society cannot afford a two-tiered system in which the affluent have access to a superior education, while everyone else is subjected to a dull and incoherent classroom experience. Academic excellence, educational equity and fairness demands a strong foundation of knowledge for all learners.
— E. D. Hirsch, Jr.

Coherent

The Core Knowledge Sequence is predicated on the realization that what children are able to learn at any given moment depends on what they already know–and, equally important, that what they know is a function of previous experience and teaching. Although current events and technology are constantly changing, there is a body of lasting knowledge and skills that form the core of a strong preschool—Grade 8 curriculum. Explicit identification of what children should learn at each grade level ensures a coherent approach to building knowledge across all grade levels. Every child should learn the fundamentals of science, basic principles of government, important events in world history, essential elements of mathematics, widely acknowledged masterpieces of art and music from around the world, and stories and poems passed down from generation to generation.

Cumulative

Core Knowledge provides a clear outline of content to be learned grade by grade so that knowledge, language, and skills build cumulatively from year to year. This sequential building of knowledge not only helps ensure that children enter each new grade ready to learn, it also helps prevent the repetitions and gaps that so often characterize current education. No more repeated units in multiple years on the rain forest, with little or no attention to the Bill of Rights, world geography, or exposure to other cultures. Core Knowledge sets high expectations for all children that are achievable thanks to the cumulative, sequential way that knowledge and skills builds. Teachers in Core Knowledge schools have assurance that children will emerge well prepared with a shared body of knowledge and skills.

Content-Specific

A typical state or district curriculum says, “Students will demonstrate knowledge of people, events, ideas, and movements that contributed to the development of the United States.” But which people and events? Which ideas and movements? The Core Knowledge Sequence is distinguished by its specificity. By clearly specifying important knowledge in language arts, history, geography, math, science, and the fine arts, the Core Knowledge Sequence presents a practical answer to the question, “What do our children need to know?”  Teachers are free to devote their energies and efforts to creatively planning how to teach the content to the children in their classrooms. 

29 août 2011

Totalitarisme, bonjour !

On ne voulait pas le voir, on a voulu l'ignorer. 

Que c'est malpoli ! 

Dites bonjour au néolibéralisme et essayez de trouver votre place dans le nouveau monde qu'il est en train de créer en adaptant la réalité pour la conformer à "la Réalité" :

celle du Marché, qui a toujours raison, qui donne à chacun ce qu'il mérite en toute justice...

Et devenez un homme interchangeable, en inter-relation, sans identité propre : un homme libre !




- Bourdieu (1998), Cette utopie en voie de réalisation d'une exploitation sans limite : l'essence du néolibéralisme

Le mouvement, rendu possible par la politique de déréglementation financière, vers l’utopie néolibérale d’un marché pur et parfait, s’accomplit à travers l’action transformatrice et, il faut bien le dire, destructrice de toutes les mesures politiques (dont la plus récente est l’AMI, Accord multilatéral sur l’investissement, destiné à protéger, contre les Etats nationaux, les entreprises étrangères et leurs investissements), visant à mettre en question toutes les structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur : nation, dont la marge de manœuvre ne cesse de décroître ; groupes de travail, avec, par exemple, l’individualisation des salaires et des carrières en fonction des compétences individuelles et l’atomisation des travailleurs qui en résulte ; collectifs de défense des droits des travailleurs, syndicats, associations, coopératives ; famille même, qui, à travers la constitution de marchés par classes d’âge, perd une part de son contrôle sur la consommation.

[...]

On voit ainsi comment l’utopie néolibérale tend à s’incarner dans la réalité d’une sorte de machine infernale, dont la nécessité s’impose aux dominants eux-mêmes. Comme le marxisme en d’autres temps, avec lequel, sous ce rapport, elle a beaucoup de points communs, cette utopie suscite une formidable croyance, la free trade faith (la foi dans le libre-échange), non seulement chez ceux qui en vivent matériellement, comme les financiers, les patrons de grandes entreprises, etc., mais aussi chez ceux qui en tirent leurs justifications d’exister, comme les hauts fonctionnaires et les politiciens, qui sacralisent le pouvoir des marchés au nom de l’efficacité économique, qui exigent la levée des barrières administratives ou politiques capables de gêner les détenteurs de capitaux dans la recherche purement individuelle de la maximisation du profit individuel, instituée en modèle de rationalité, qui veulent des banques centrales indépendantes, qui prêchent la subordination des Etats nationaux aux exigences de la liberté économique pour les maîtres de l’économie, avec la suppression de toutes les réglementations sur tous les marchés, à commencer par le marché du travail, l’interdiction des déficits et de l’inflation, la privatisation généralisée des services publics, la réduction des dépenses publiques et sociales.



- Pasolini (1973) « Le centralisme fasciste n’a jamais réussi à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation »
« Le fascisme proposait un modèle, réactionnaire et monumental, qui est toutefois resté lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysanne, prolétaire, ouvrière) ont continué à se conformer à leurs propres modèles antiques : la répression se limitait à obtenir des paysans, des prolétaires ou des ouvriers leur adhésion verbale. Aujourd’hui, en revanche, l’adhésion aux modèles imposés par le Centre est totale et sans conditions. Les modèles culturels réels sont reniés. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que la « tolérance » de l’idéologie hédoniste, défendue par le nouveau pouvoir, est la plus terrible des répressions de l’histoire humaine. Comment a-t-on pu exercer pareille répression ? A partir de deux révolutions, à l’intérieur de l’organisation bourgeoise : la révolution des infrastructures et la révolution du système des informations. Les routes, la motorisation, etc. ont désormais uni étroitement la périphérie au Centre en abolissant toute distance matérielle. Mais la révolution du système des informations a été plus radicale encore et décisive. Via la télévision, le Centre a assimilé, sur son modèle, le pays entier, ce pays qui était si contrasté et riche de cultures originales. Une œuvre d’homologation, destructrice de toute authenticité, a commencé. Le Centre a imposé - comme je disais - ses modèles : ces modèles sont ceux voulus par la nouvelle industrialisation, qui ne se contente plus de « l’homme-consommateur », mais qui prétend que les idéologies différentes de l’idéologie hédoniste de la consommation ne sont plus concevables. Un hédonisme néo-laïc, aveugle et oublieux de toutes les valeurs humanistes, aveugle et étranger aux sciences humaines. »




- Dany-Robert Dufour (2001), Malaise dans l’éducation
La fabrique d’un individu soustrait à la fonction critique et susceptible d’une identité flottante ne doit donc rien au hasard : elle est parfaitement prise en charge par la télévision et l’école actuelles. Le rêve du capitalisme n’est pas seulement de repousser le territoire de la marchandise aux limites du monde (ce qui est en cours sous le nom de mondialisation), où tout serait marchandisable (droits sur l’eau, le génome, les espèces vivantes, achat et vente d’enfants, d’organes...), mais aussi de faire rentrer les vieilles affaires privées, laissées jusqu’alors à la disposition de chacun (subjectivation, sexuation...), dans le cadre de la marchandise.
Nous vivons à cet égard un tournant capital car, si la forme sujet est atteinte, ce ne sera plus seulement les institutions que nous avons en commun qui seront en danger, ce sera aussi et surtout ce que nous sommes. Plus rien alors ne pourra endiguer un capitalisme total où tout, sans exception, fera partie de l’univers marchand : la nature, le vivant et l’imaginaire.

texte intégral :
LE MONDE DIPLOMATIQUE | novembre 2001 | Pages 10 et 1
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/DUFOUR/15871



- Vers une école totalitaire ? Liliane Lurçat

- L’abrutissement programmé de la jeunesse et les méthodes managériales

 

- Jared Diamond : De l’inégalité parmi les sociétés - Effondrement

 

- Jared Diamond : Guns, Germs and Steel - Collapse

 

- http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2011/07/07/un-fichier-de-45m-de-gens-honnetes/#xtor=RSS-32280322 



 - Puces électroniques sous la peau : big brother est-il parmi nous ? (2008)
- La technologie des puces RFID
Connaissez vous la technologie RFID? L'identification par radio fréquence...
Il s'agit de petites puces électroniques minuscules sur la mémoire desquelles il est possible de stocker quantité de données et d'informations.




Certains les implantent déjà dans le corps humain pour identifier les individus ou pour y intégrer leur dossier médical...


Les puces électroniques vont se multiplier sur tous les produits de la vie quotidienne. Elles seront capables de dresser un inventaire exhaustif de vos habitudes de consommation. Elles pourront élaborer votre dossier médical, mais aussi votre profil judiciaire, fiscal, culturel, voire intime...



Avec quel risque pour la vie privée ?
Avec quel impact pour la démocratie ?

Article complet et reportage : http://blogrtbf.typepad.com/qalu/2008/04/ce-mercredi-23.html

La fabrique de l’enfant « post-moderne », par Dany-Robert Dufour

Malaise dans l’éducation

La réflexion constitue-t-elle une entrave à la consommation qui exige des individus sans repères ? Déjà la télévision généralise dès l’enfance la confusion entre le réel et l’imaginaire, le moi et l’autre, la présence et l’absence. Est-ce désormais à l’école qu’il reviendrait d’achever le travail en imposant partout la forme du talk-show télévisé, de l’« inter-réaction » préférée à la réflexion et à l’instruction ? Certains éducateurs semblent en tout cas estimer que les préférences des élèves-consommateurs se valent pour peu qu’ils célèbrent chacun à sa manière le culte de la marchandise.

extrait : "avec la télévision, c’est la famille, comme lieu de transmission générationnelle et culturelle, qui se trouve réduite à la portion congrue. L’expression « les enfants de la télé », prise au pied de la lettre, avère le fait que la télé a effectivement ravi la place éducatrice des parents auprès des enfants. Ce temps en moins pour la transmission générationnelle produit des effets très précis pouvant aller jusqu’à l’effondrement de l’univers symbolique et psychique."

Lire la suite sur Le Monde diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/DUFOUR/15871

(sur les effets dévastateurs de la télé, voir aussi TV lobotomie - La vérité scientifique sur les effets de la télévision)

Dany-Robert Dufour

Dany-Robert Dufour est un philosophe français contemporain, professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris VIII, et directeur de programme au Collège international de philosophie. (Wikipedia)

Dans Le Divin Marché, la révolution culturelle libérale, D-R. Dufour tente de montrer que, bien loin d'être sortis de la religion, nous sommes tombés sous l'emprise d'une nouvelle religion conquérante, le Marché, fonctionnant sur un principe simple, mais redoutablement efficace, mis au jour par Bernard de Mandeville en 1704 : "les vices privés font la vertu publique". Ce miracle étant permis par l'intervention d'une Providence divine (cf. la fameuse "main invisible" postulée par Adam Smith). D-R. Dufour tente de rendre explicites les dix commandements implicites de cette nouvelle religion, beaucoup moins interdictrice qu'incitatrice - ce qui produit de puissants effets de désymbolisation, comme l'atteste le troisième commandement : "Ne pensez pas, dépensez !". Du point de vue de l'éducation et de la formation des sujets, D-R Dufour tente de montrer que le projet libéral tend à s'inscrire contre une conception de l'école conçue, depuis l'antiquité gréco-romaine, comme scholè puis otium. Cette conception invitait chaque individu, avant son entrée dans le monde des échanges (neg-otium), à se livrer à un travail de maîtrise de soi afin de ne pas avoir à subir ses propres passions, ni celle des autres. Nous devons donc bien distinguer entre deux conceptions de l'éducation, antagonistes. Dans la conception classique, il faut pratiquer le contrôle et la maîtrise des passions. Dans la conception libérale, il faut libérer les passions et les pulsions. Selon D-R Dufour, plus ce projet triomphera, plus nous assisterons à la mise en place d'un monde pulsionnel, grandement désymbolisé. Cependant, ce monde pose un nouveau problème: le contrôle des passions et des pulsions ne s'effectuant plus au niveau symbolique, il devra, de plus en plus, être pratiqué directement au niveau des corps, de l'intérieur (par des molécules) et de l'extérieur (par l'extension des techniques de surveillance) - ce qui n'est sans conséquence sur le fonctionnement démocratique des sociétés libérales. Plus généralement, ce livre, publié un an avant le début de la grande crise financière de 2008, décrit et analyse les effets potentiellement dévastateurs du principe libéral (porté à ses ultimes conséquences avec l'ultralibéralisme), non seulement dans l'économie marchande, mais aussi et surtout dans les autres grandes économies humaines : les économies politique, symbolique, sémiotique et psychique - sans oublier celle qui les englobe toutes, l'économie du vivant.

source : Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Dany-Robert_Dufour

Pour poursuivre dans cette veine assez glauque :

sur un mode comique,

- L’école – sketch des Inconnus (VIDEO)

 

- L'école en 1975, 2000, 2012 - Sketch Isabeau de R (VIDEO)

 sur un mode plus sérieux,

- L’abrutissement programmé de la jeunesse et les méthodes managériales

 

- Election présidentielle 2012 : le néo-libéralisme, pensée unique de tous les partis qui se partagent le pouvoir

 


- Capital humain : Cerveaux à vendre (OCDE - marchandisation)

 

- L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes 

 

 

28 août 2011

Dossier Méthodes de lecture - Ghislaine Wettstein-Badour

La majorité de nos élèves rencontrent beaucoup de difficultés pour apprendre à lire et finissent l'année scolaire en étant très fatigués des gros efforts d'acquisitions que réclament nos méthodes actuelles. Est-ce bien normal pour des enfants de cet âge ? »


Nous vous proposons ci-dessous quelques textes pour parfaire vos connaissances sur le sujet et alimenter votre réflexion. Bonne lecture !

Le dossier suivant est proposé par le Docteur Ghislaine Wettstein-Badour qui a plus de 20 ans d'expérience d'aide aux élèves en difficulté avec la lecture. Vous y trouverez les réponses à vos questions sur la manière d'accompagner vos enfants dans cet apprentissage si important pour la suite.









Pour mieux connaître les recherches et les outils pédagogiques (lecture, écriture, orthographe) de Mme Wettstein-Badour : http://ecolereferences.blogspot.com/2011/07/wettsein-badour-cerveau-et-lecture.html

24 août 2011

LE SOCLE COMMUN : une usine à gaz ?

http://www.neoprofs.org/t36696p30-pour-ceux-qui-travaillent-en-fonction-du-socle-commun

Calcul mental

Marc Le Bris : Le calcul mental au CE
  • Les méthodes : l'interrogation Lamartinière, le doigt, les courses
  • Les contenus : Addition et soustraction, Multiplication
Manuel scolaire Le Bris Calcul CE en ligne

Trans-maître
Progressions calcul mental  


Association Lire-ecrire (lutte contre l'échec scolaire)   

Parents : enseigner les tables de multiplication, pourquoi et comment ?

Dossier Mathématiques pour tous par Elisabeth Vaillé-Nuyts et Joseph Vaillé.
Thumbnail imageL'objectif de ce dossier est de faire assimiler les bases de l'arithmétique, de la géomètrie, de la trigonométrie, de l'algèbre et de la statistique. La démarche utilisée est le résultat de 25 années de remédiation auprès d'enfants et d'adultes simplement fâchés avec les mathématiques ou vraiement dyscalculiques. Elle est donc très progressive et s'appuie constamment sur des manipulations. Elle permet également à ceux qui sont passés trop rapidement à l'abstraction d'établir un pont entre mathématiques et réalité. Elle construit le raisonnement inductif, qui part de la réalité pour en induire des règles et des applications.
Les explications très détaillées vont permettre aux éducateurs, même non versés dans la pédagogie, de guider les enfants pas à pas vers la compréhension.
Nous leur conseillons de faire eux-mêmes le travail proposé avant de le soumettre aux enfants, car il est préférable qu'ils se familiarisent au préalable avec les manipulations proposées.
Le livre du maître, largement émaillé de figures et d'exemples, est accompagné d'un recueil de fiches (jeu de l'oie, dominos, jeux de cartes) pour faire assimiler les sujets abordés de façon ludique.
disponible à : Savoir-apprendre (site de Nuyts & Vaillé)

1. Éducation des sens et abstraction
2. Outils pour calculer, calcul mental, calcul posé
3. Calculer sur le bout des doigts
4. Jetons et bûchettes
5. Bouliers et damiers
6. Les jeux et autres supports visuels
7. Système métrique et monnaie
8. Conclusion 
Cahier d'exercices CP de Pascal Dupré :
 






Michel Delord Précisons nos divergences (Réponse à Roland Charnay et à la commission Joutard)
*Partie I : Un scoop : ce que pensait Jules Ferry de l’utilisation des calculettes (Annexe : Comment "avoir juste" sans comprendre) http://michel.delord.free.fr/ferry_calc1.pdf

* Partie II : Sur les algorithmes http://michel.delord.free.fr/ferry_calc2.pdf

*Partie III : A propos du calcul mental http://michel.delord.free.fr/ferry_calc3.pdf
*Complément : Tables de multiplication jusqu’à 20× 20 http://michel.delord.free.fr/tables-mult20.pdf

 

Laisant, Initiation mathématique : http://michel.delord.free.fr/lais-init1.pdf
Indispensable pour tout adulte qui s'intéresse à l'enseignement de niveau primaire. (MD)

Manuel de CP (1945) avec une préface intéressante sur le calcul et l'enseignement de l'arithmétique :
http://michel.delord.free.fr/nb-cps.pdf



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Archives (2011 à 2014)

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