1 septembre 2011

Il a vaincu l’illettrisme chez les plus défavorisés


Tom MacKay est le héros du West Dunbartonshire. Grâce à lui, ce petit comté, le deuxième plus pauvre d’Ecosse, est la première région anglo-saxonne au monde à avoir totalement éradiqué l’illettrisme.

Jusqu’en 1997, 28% des enfants quittent l’école primaire là-bas sans savoir lire couramment. Tom MacKay est alors psychologue scolaire. Il a cette idée folle que tous ces enfants, issus de milieux défavorisés, peuvent apprendre à lire. Prenant son bâton de pèlerin, avec le soutien des autorités du comté, il se rend dans chaque école primaire pour leur proposer de participer à une expérience.

Le principe fondamental : utiliser exclusivement la méthode syllabique pour apprendre à lire.

Avec ce cadre, les enfants sont initiés dès la maternelle à la lecture ; les parents sont impliqués dès le départ ; les enfants en difficulté sont rapidement repérés et bénéficient d’un soutien renforcé et personnalisé.

Résultats : en 2006, seulement 6% des enfants quittent l’école primaire sans avoir des bases solides en lecture. Last but not least, le coût de l’opération : 13£/ an et par élève, soit, environ 0.5% du budget pour l’éducation du comté.

Sources :  
L’initiative de Tom MacKay menée dans le West Dunbartonshire est décrite avec précision dans un article publié par Tom Burkard « A world first for West Dunbartonshire, The elimination of reading failure » qui est accessible sur le site du Centre for policy studies (www.cps.org.uk). Elle a également été décrite par de nombreux articles dans la presse anglaise.


"Tom Burkard is the director of the Promethean Trust, a Norwich-based charity for dyslexic children.
Publications (author or co-author) :
- 'Cutting the Children's Plan: A £5 billion experiment gone astray' (CPS, 2010)
- 'Reading Fever: Why phonics must come first' (CPS, 1996, co-authored with Martin Turner,), 
- 'The End of Illiteracy? The Holy Grail of Clackmannanshire' (CPS, 1999), 
- 'A World First for West Dunbartonshire' (CPS, 2006),
- 'Every Child A Reader: an example of how top-down education reforms make matters worse' (Policy Exchange, 2009)"

Sur SOS Education, voir : SOS-Education et extrême-droite ?

Sur les méthodes de lecture, et le danger d'une opposition trop simpliste et fausse globale/syllabique, voir la mise au point de Michel Delord dans ses textes mettant en garde notamment contre le danger de minimiser l'importance de l'écriture dans les apprentissages : 

Ces textes ont pour point de départ un point non choisi au hasard, la critique de l'affirmation de Roland Goigoux "les élèves devaient ...  apprendre à lire avant d'apprendre à écrire" car il s'agit d'une inversion et d'une attaque des positions historiques des pédagogues de l'Instruction Publique sur LE point fondamental de leur doctrine sur la lecture.

28 Janvier 2005 - La Globale et la Syllabique.

22 Avril  2006 - Réponse à Frédéric Prat : Extrait de Bref historique des méthodes de lecture - Michel Delord - Journées de Gien.

25 septembre 2008 - Du graphème vers le son ?


Une méconnaissance inquiétante de l’histoire des méthodes de lecture.

Il est erroné de dire qu’il existe aujourd’hui deux méthodes, la globale et la syllabique plus une méthode qui consiste à faire le mélange des deux.

Historiquement, de la fondation de l’Instruction publique aux années soixante-dix, toutes les méthodes de lecture, y compris la méthode globale fort peu utilisée de Robert Dottrens, sont des méthodes alphabétiques. Certaines sont synthétiques, d’autres analytiques, d’autres encore analytiques et synthétiques. C’est le cas de l’écriture-lecture recommandée par Ferdinand Buisson qui présente l’originalité de faire jouer à l’apprentissage de l’écriture un rôle-clef dans l’apprentissage de la lecture.

La rupture avec cette longue période alphabétique se produit au début des années soixante-dix, sous l’influence de Foucambert, avec l’idéovisuelle qui nie le principe alphabétique et repose sur une mémorisation photographique des mots ainsi que sur la prise d’indices permettant paraît-il d’accéder au sens. Les enfants sont entraînés ainsi à reconnaître les mots sans les lire et de même à « écrire » le dessin des mots qu’ils ne savent ni lire ni écrire.

Glissement plus récent : Roland Goigoux renie Foucambert, agite le cornet à dés, et en sort les méthodes « intégratives », mélange d’idéovisuelle (utilisation des albums) et de phonologie (reconnaissance des phonèmes par analogie), tout en laissant subsister l’idéovisuelle pendant toute la maternelle sous prétexte de préparer « l’entrée dans l’écrit ».

Monsieur Gorre a raison de rejeter les méthodes des frères Dalton[1], mais il a tort de les qualifier de « méthodes à départ global » car 1) il a existé des méthodes à départ global qui permettaient d’apprendre à lire – c’est le cas de la méthode analytique-synthétique d’écriture-lecture recommandée dès 1882 par Ferdinand Buisson et enseignée dans les EN – et 2) il fait un cadeau à ceux qu’il critique en qualifiant de méthodes de lecture des procédures qui n’en sont pas et ne permettent pas d’apprendre à lire.

Guy Morel en réponse à Philippe Gorre d’Enseignement et liberté :

Lecture : Les fausses justifications des méthodes à départ global



[1] Jean-Emile Gombert, Pascale Colé, Sylviane Valdois, Roland Goigoux, Philippe Mousty et Michel Fayol, Enseigner la lecture au cycle 2, Nathan pédagogie, 2000 et 2002, réimpression de 2005.

 

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